Nouvelle aube. Sur les ruines le chiendent pousse sans fin.
L'aube pointe sont nez grisâtre sur un antre saumâtre. Il ne le fut pas toujours, saumâtre. Hier encore vibrant de vie il protégeait dans un cocon ses illusions. Assise sur la roche, elle contemple cette coque vide dont l'aspect délétère chante à l'unissons du néant qui dévaste son être.
Les hauts arbres ombreux aux feuillages opulents sont devenus des squelettes dénudés, tortueusement recourbés. De la cascade bruissante ne reste qu'une flaque boueuse au fond d'un trou bourbeux. Bientôt l'odeur caustique de la décomposition effacera les dernières traces du doux parfum des fleurs.
Rien n'est éternel, certainement pas les promesses et les serments, elle vient de l'apprendre à ses dépends. L'espoir a un goût de cendre et la haine une saveur de fiel. Du passé il ne reste qu'un ossuaire rongé par la douleur ne laissant que poussière; des particules de souvenirs qui ternissent dans la mélopée sans fin se déchainant dans son esprit.
Sur ses joues glissent des larmes finissant leur vie dans la terre desséchée à ses pieds. Elle ne s'en rend même pas compte. La flamme de la torche tressaute agitée par la brise. Elle vient lécher le bois mort qui dans un crépitement s'enflamme. Une phrase aura suffit pour annihiler sa chimère, une étincelle effacera à jamais le lieu l'ayant hébergé.
Immobile, elle regarde se consumer cet eden privé de substance. A présent sans but et sans attache elle livre sa nouvelle vie aux hasards des vents moqueurs.
Au dela des cendres.
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